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Socialisme et langoustines
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4 novembre 2006

Europe (Comparatif : Royal / Fabius)

Comme Eric Loiselet m'a invité à adopter une attitude moins provocatrice et plus constructive, voilà un petit effort de pédagogie de la part du prof que je suis : un comparatif des propositions ségolistes et fabiusiennes sur l'Europe (DSK, c'est pas ma tasse de thé).

Indiquez-moi, si j'ai fait l'impasse sur certains aspects du discours de l'un ou de l'autre... Le document de référence de Fabius étant plus concis, cela se traduit dans le comparatif, n'y voyez pas de malice ; je suis un ségoliste critique, donc plutôt honnête !

1) Les institutions européennes :

Fafa:
    - Elaboration d’une Constitution courte, lisible et recentrée sur les valeurs et les institutions. Contrairement à Sarkozy, nous devons dire clairement qu’elle devra être adoptée par référendum pour respecter le vote des Français.

Marie-Ségo :
    « Le traité est caduc. Une réforme institutionnelle permettant à l’Europe de fonctionner à 27 est nécessaire. Chacun sait bien, toutefois, que ni les Français ni les Néerlandais ne revoteront sur le traité constitutionnel (…). L’idéal serait : réussir l’Europe par la preuve, (puis lancer) un débat sur les objectifs de l’Europe sous présidence allemande (…). La présidence française lancerait une convention chargée de rédiger le texte de la réforme institutionnelle qui serait présenté aux peuples, le même jour, suivant la procédure que chaque pays aura choisie. »

(Encore que sur ce point, Ségolène Royal comme Laurent Fabius aient d'ores et déjà trahis leurs engagements en avalisant l'accord PS-PRG  en ressucitant la partie institutionnelle du TCE : cf. le premier message de mon blog, là-bas tout en bas.)

2) Pilotage économique de l'UE :

Fafa:
    Réforme du pilotage économique et monétaire de l’Eurogroupe face à la BCE et abandon de la politique de l’euro cher. La zone euro est la seule où la banque centrale ne tient pas compte de la croissance et de l’emploi et ne s’occupe pas du taux de change, ce qui nous handicape dans la compétition mondiale.

Marie-Ségo : 
    « Il faut desserrer le carcan budgétaire pour que les investissements qui préparent l'avenir n'entrent pas dans le calcul des déficits. Quand la Suède, dans les années 1990, était en pleine crise avec un chômage massif, elle a investi dans la recherche et le développement. Pendant deux ans, cela a fait des déficits provisoires, mais ils sont sortis de la crise et ont maintenant moins de 5 % de chômage. »

3) Concurrence entre pays européens :

Fafa:
    Négociation d’un traité d’harmonisation sociale et fiscale pour empêcher le dumping. Il faut substituer la solidarité à la concurrence sans frein entre les hommes et entre les territoires. Les services publics doivent être reconnus et promus par une directive sur les services d’intérêt général.

Marie-Ségo :
 « Les Européens ne veulent pas d’une compétition entre les Etats membres à travers les instruments de la fiscalité et du droit social, ou plutôt de l’absence de droits sociaux. Ils ne veulent pas d’un modèle européen qui soit la lutte de tous contre tous. Le résultat serait non pas le triomphe de quelques pays mais l’enrichissement d’un petit nombre d’individus et, partout l’affaiblissement des capacités de redistribution et de solidarité, au détriment des plus faibles et de la cohésion sociale. »

4) Budget et politique commune européenne :

Fafa:
    Renforcement du budget européen pour préparer l’avenir (écologie, transports propres, enseignement supérieur, recherche, etc.) notamment grâce à la création d’un impôt européen. Chirac a commis une grave erreur en se prononçant pour un plafonnement du budget à 1%.

Marie-Ségo :
 « Nous pouvons nous rassembler sur l’urgence d’assurer la sécurité et la diversité des approvisionnements, l’importance des économies d’énergie et la nécessité de peser ensemble dans des négociations avec les pays producteurs. En outre, un programme européen d’investissement massif en faveur des énergies renouvelables doit être rapidement élaboré, débattu et mis en œuvre.»
      
« Stimuler l’Europe de la recherche. L’Europe continue à avoir du retard sur les Etats-Unis en matière de recherche-développement. Or, la recherche est l’élément clé pour assurer la compétitivité de l’Europe et une croissance durable comme cela a été bien souligné dans la stratégie de Lisbonne. L’éparpillement des budgets et souvent leur faiblesse dans les Etats membres, la mise en concurrence des équipes alors que des synergies seraient plus efficaces sont responsables des faiblesses actuelles. Il faut promouvoir et renforcer, lorsqu’elle existe, une logique de réseaux entre équipes de recherche, et augmenter très fortement le budget de la recherche dans le prochain budget européen. »
   
« La PAC ne freine pas aujourd’hui la destruction de l’environnement et accélère la désertification. Proposition : il faut réorienter la PAC vers la qualité, la protection de l’eau, le maintien des territoires. La régionalisation des aides est l’un des moyens. »

5) L'élargissement de l'Union :

Fafa:
    Moratoire sur l’élargissement tant que ces avancées n’auront pas été réalisées. Il ne s’agit pas de dire non par principe à tout élargissement mais de permettre à l’Europe de pouvoir poursuivre son intégration politique et d’être en capacité de bien accueillir les futurs arrivants.

Marie-Ségo :
    Nada. 

6) Europe et mondialisation :

Fafa:
    Révision de la politique commerciale commune et de notre stratégie à l’OMC pour nous protéger des délocalisations face à des pays qui ne respectent pas les règles sociales et environnementales.

Marie-Ségo :
    Nada. Les discours de Ségolène Royal présentent plutôt la Nation comme protection face à la mondialisation.

7) Défense européenne :

Fafa:
    Mise en place d’une défense européenne avec les Etats membres qui le souhaitent. Une politique étrangère européenne ne sera pas crédible sans un noyau de défense européenne.

Marie-Ségo :
    Nada.

8) La politique étrangère de l'UE :

Fafa:
    Nada.

Marie-Ségo :
 « La paix. On dit que cet objectif ne correspond plus à la réalité. C’est faux. Certes, il ne s’agit plus de réconcilier la France et l’Allemagne. Mais, à l’Est de l’Europe, la perspective de rentrer dans l’Union européenne a joué un rôle décisif pour apaiser les vieilles haines nationales, toujours promptes à se réveiller, comme l’a montré le contre-exemple yougoslave. Aujourd’hui, on le voit au Liban, le monde a besoin de l’Europe, seule puissance pacifique capable de représenter une alternative à l’hyper puissance américaine. (…) Il est dans la nature d’une puissance solitaire et sans contrepoids de décider unilatéralement et d’être tentée par l’usage de la force. L’ordre international a besoin d’équilibre. (…) L’Europe est le seul acteur qui puisse équilibrer les relations internationales dans le sens de la paix. Il ne faut donc pas se résigner à l’impuissance et aux divisions actuelles même si celles-ci sont enracinées dans des années d’histoire diplomatique. Le Moyen Orient, l’Afrique, la Russie sont nos voisins : l’Europe doit définir sa politique à leur égard. La France doit sans relâche œuvrer à faire émerger des positions communes à 25 et, si c’est impossible, se donner les moyens d’agir avec le plus grand nombre d’Etats décidés à défendre les mêmes valeurs et le même souci de paix et d’équilibre. »
    « Je pense qu’il faut rétablir immédiatement les aides européennes aux palestiniens. Si le désespoir s’installe, la guerre civile aussi. Compter sur cette perspective pour éliminer le Hamas est irresponsable. Je suis au demeurant convaincue que les peuples israéliens et palestiniens veulent la paix. »
    « Je souhaite que l’Europe prenne l’initiative de proposer une conférence internationale pour la paix au moyen orient, dans le même esprit dans le même esprit que la conférence tenue à Madrid en 1991. »

9) Le modèle social européen :

Fafa:
    Nada.

Marie-Ségo :
 « Un niveau de vie amélioré, une sécurité renforcée dans la vie professionnelle, le droit à une formation de qualité tout au long de la vie, le strict respect des libertés syndicales, voilà des éléments essentiels de ce que doit être le modèle social européen (…). Proposition : il faut porter l’idée de minima sociaux dans tous les pays européens (…). Nous devrions mettre en place des critères de convergence sociale pour mesurer les progrès réalisés en matière de salaires, d’emploi, de conditions de travail, d’égalité hommes/femmes, d’accès à la formation professionnelle et de santé au travail. » 

10) Une politique européenne d'immigration :

Fafa:
    Nada.

Marie-Ségo :
 « Cette question extrêmement difficile devrait être réglée en coopération avec les pays du Sud de l'Europe : France, Italie, Espagne. Nous sommes tous confrontés à une immigration en provenance d'Afrique et nous devons mettre en place des coopérations, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, et en même temps, penser les problèmes de co-développement avec l'Afrique de façon coordonnée. On ne règlera pas l'émigration de la misère en laissant de côté la question du co-développement. » 

Voilà, en attendant vos commentaires...

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Commentaires
A
Conclusion: DSK est vraiment celui qui a la plus grande capacité au niveau européen.
D
Passé inaperçu du fait du brouhaha autour de la désignation de nos candidats, la direction de notre parti vient de conclure un accord programmatique avec le PRG qui bafoue le travail militant autour du projet.<br /> <br /> La ligne proposée est celle de la validation d’un traité reprenant les parties I et II du projet de TCE. Le titre I est très loin de respecter l’exigence de démocratie et de laïcité que, nous socialistes, sommes en droit d’attendre. Les Français ont voté non. Leur vote est indivisible. Valider en simple traité par la représentation nationale aux côtés des traités de Maastricht et de Nice, c’est en revenir à la validation pure et simple du projet de TCE. Qui, parmi nous qui avons voté non, pouvons accepter ce déni de démocratie interne ?
Socialisme et langoustines
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